Mercredi Totilas démontre sa suprématie dans le Grand Prix Spécial

Parce qu'enfin les journalistes donnent des compte-rendus un peu plus détaillés, je vous propose l'article de Mehdi Jedraoui, journaliste à Equidia sur le Grand prix Spécial de dressage, d'autant que je l'ai beaucoup aimé. Je rappelle que cette compétition se joue en individuel et que les couples participants sont les 30 meilleurs de l'épreuve par équipe, remportée par les Pays-Bas notamment grâce à la prestation d'Edward GAL et Totilas.

Tout le monde attendait la toute fin de soirée et le dernier couple du Grand Prix Spécial. Tout le monde attendait le "phénomène Totilas". Grand favori en individuel, Edward Gal et Moorlands Totilas n'ont pas failli, ils sont les nouveaux champions du monde du Grand Prix Spécial, l'épreuve "technique" de ces JEM de Lexington. Une fois encore l'étalon de 10 ans impressionne par son mouvement d'épaule, pas ses pirouettes, par sa façon de dominer le rectangle. Quant au cavalier, car il ne faut pas oublier le champion qu'est Edward Gal, il fait tout pour éviter les quelques irrégularités du Grand Prix. Ce qui donne par exemple un passage très court (presque du piaffer qui avance), des allongements au trot où le cheval développe finalement assez peu (il ne s'engage pas très fort avec les postérieurs quand on regarde les traces) ou encore des lignes de changements de pied où les postérieurs n'ont pas beaucoup d'étendue. Alors certes il est incroyable mais son côté spectaculaire permet encore de cacher des points un peu plus faibles, et on peut le trouver un peu moins excellent qu'aux championnats d'Europe de Windsor.

Quand la note tombe, pas vraiment de surprise, 85,667%... Et la première place, la médaille d'or est pour eux (la deuxième après l'or par équipe). Derrière, à quatre points exactement, on retrouve la jeune Laura Bechtolsheimer et son Mistral Hojris, un phénomène lui aussi mais dans un autre genre. Une reprise excellente, à tel point qu'on a du mal à se dire qu'il y a un tel fossé entre les deux couples. Mais à 25 ans, la Britannique fait bel et bien partie des tous meilleurs mondiaux. Tout comme Steffen Peters l'Américain. Souvent quatrième, ici devant son public il obtient 78,458% et monte sur la troisième marche du podium avec son Ravel. L'Espagnol Juan Manuel Munoz Diaz termine lui au pied de ce podium avec Fuego XII, impressionnant Pure Race Espagnole qui a fait sensation au trot et dans les airs relevés (on a hâte de les voir en musique lors de la finale vendredi).

Quant à la championne du monde en titre de ce Grand Prix Spécial Isabell Werth, elle ne termine qu'à la dixième place avec Warum Nicht FRH. Une reprise parsemée de petites fautes, un cheval encore un peu tendu comme il sait l'être, et la plus titrée des cavalière présentes à Lexington termine derrière ses deux compatriotes Christoph Koschel et Dommperignon (6èmes) et Annabel Balkenhol et Dablino (8èmes), couple qui s'est parfaitement rattrapé après avoir eu chaud dans le Grand Prix et s'être qualifié de justesse. Ces trois couples feront partie des quinze finalistes vendredi, au détriment de Matthias Alexander Rath et Stenrtaler Unicef. Ces derniers sont aussi dans les 15 mais chaque nation ne peut présenter que trois couples dans la reprise libre.

Il y a encore eu des surprises hier. Des mauvaises d'abord comme la reprise de Hans Peter Minderhoud et Exquis Nadine. La jument était tendue, le cavalier aussi (et sans doute un peu trop!), résultat : de très grosses défenses et une lançade spectaculaire dans la dernière ligne. Le couple termine 22ème. Mais des bonnes aussi, comme la qualification du Polonais Michal Rapcewicz avec Random, ou encore celle de la Britannique Fiona Bigwood et Wie Atlantico de Ymas.

Quinze couples au total se sont donc qualifiés pour la reprise libre en musique de vendredi, une épreuve que tout le monde attend, la preuve ce devrait être la première épreuve qui se jouera à guichet fermé sur le grand stade de lexington. Musique maestro....

Mehdi Jedraoui

Source